mardi 5 juillet 2011

RENDEZ-VOUS PORTE 42

une histoire d'amour



Chapitre VIII


- Alors, tu l'as mon tableau ?

Paul sourit à Gennaro Miccoli et s'assit en face de lui.

- Oui.

- Vraiment.

- C'est fait. Quelques papiers à fournir, assurance, douanes, etc. Je devrais le recevoir la semaine prochaine.

- Ti amo Paolo, ti amo.

Il se leva, se pencha vers Paul et le prit dans ses bras.

- Alors ça se fête !

Il leva un bras pour faire signe à l'un de ses serveurs qui revint moins d'une minute plus tard avec un seau à champagne dans lequel reposait une bouteille de Perrier Jouët.

- Le champagne, la seule chose que les Italiens peuvent envier aux Français.

Après le déjeuner avec Miccoli, Paul retourna à son bureau.

- Quelqu'un est venu pour vous voir tout à l'heure, lui dit Lynne.

- Je n'avais aucun rendez-vous prévu. Elle a laissé un mot ?

- C'était une jeune femme d'origine indienne, je dirai...

- Anandita. Elle s'appelle Anandita.

- Ce n'est pas le nom qu'elle m'a donné. Elle a dit s'appeler Harshada.

Paul passa l'après-midi à tenter de convaincre un collectionneur anglais de lui céder deux toiles de Rothko pour l'un de ses clients, mais le Guggenheim était aussi dans la partie et la perspective d'avoir une plaque dorée à son nom dans le musée new-yorkais tentait fortement l'Anglais. Même au prix de quelques millions.

Le soir, il dîna avec Armand qui lui reparla de sa volonté d'arrêter bientôt de travailler.

- Je crois que j'en ai assez fait.

- Je ne pourrai pas gérer seul toutes ces affaires, dit Paul.

- Lynne pourra être promue.

- Tu oublies qu'elle a d'autres projets.

- Son mariage ?

- Oui. Et son départ pour la Californie.

- C'est fini tout ça. Elle ne se marie plus. Le fiancé s'est fait larguer. Faut dire que c'était un vrai con.

- Ouais. Je n'avais encore jamais encore rencontré un type qui la première fois que tu le vois ne te parle que de la valeur des biens qu'il achète et des sommes qu'il gagne jour après jour. Et pourtant j'en fréquente des abrutis qui s'imaginent que leur argent fait d'eux des princes...

- Enfin bref, elle reste ici. Alors je me dis qu'elle serait parfaite pour me remplacer...

- Okay. Mais qui pour la remplacer elle ? demanda Paul.

- Tu as une idée ?

- Oui. Je connais une jeune femme qui mérite mieux que ce qu'elle fait en ce moment.

Paul rentra tard chez lui. Armand aimait écouter du jazz au Blue Note dans le Village. Comme ce soir-là, John Pizzarelli donnait l'un de ses concerts sinatresque, il l'accompagna. Entre les reprises du grand Frankie et les blagues qu'il aimait distiller, Pizzarelli les régala de son jeu rapide à la guitare et de sa voix d'un autre temps.

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